Conseil en Gestion de Crise

Source: www.abcbourse.com

Gestion de crise pour EDF qui accumule les problèmes dans le nucléaire

Gestion de crise pour EDF qui connaît une accumulation de problèmes dans le nucléaire.

Après Belleville-sur-Loire, l’ASN a en effet annoncé la semaine dernière avoir placé les deux réacteurs en service à la centrale de Flamanville sous “surveillance renforcée”, “à la suite des difficultés rencontrées par EDF sur cette centrale depuis mi-2018”.

Le site Internet de l’ASN fait en effet état de manquements graves de la part d’EDF : “le 4 juillet 2019, le directeur général de l’ASN avait convoqué le directeur de la centrale nucléaire de Flamanville 1 et 2 et lui avait demandé de lui transmettre un plan d’action visant à renforcer la maîtrise et le contrôle des activités d’exploitation. Il avait notamment souligné les déficiences dans la maîtrise des gestes techniques associés à certaines activités d’exploitation, le nombre élevé d’événements significatifs liés à des défauts de maintenance et des défauts de surveillance des prestataires, la mauvaise maîtrise de certaines opérations de maintenance ainsi que la qualité insuffisante des documents qui lui étaient transmis dans le cadre de la visite décennale du réacteur 1.”

L’ASN a fait savoir qu’elle procédera à un examen particulier de trois thématiques :

  1. la maîtrise des activités de maintenance et d’exploitation et de la documentation associée ;
  2. la gestion du retour d’expérience, en particulier la déclaration des événements significatifs à l’ASN ;
  3. le contrôle de la sûreté exercé par EDF et la priorité accordée aux enjeux de sûreté dans les prises de décision.

Concernant la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire, au vu des résultats de la surveillance renforcée , l’ASN considérait en avril 2019 que malgré des améliorations dans l’état des installations et les pratiques en matière de sûreté,  “les progrès constatés restaient à consolider et que les performances en conduite des installations devaientt encore s’améliorer”.

Comme le redoute Tancrède Fulop, analyste chez Morningstar, cité par ABC Bourse, les réparations nécessaires pourraient, du fait des arrêts d’activité requis, “avoir un effet négatif significatif sur les résultats 2019 car EDF aurait à acheter de l’électricité à prix élevés sur le marché”.

Ces difficultés prolongent les problèmes rencontrés depuis des années par EDF tels que par exemple les retards à répétition sur le chantier de l’EPR de Flamanville ou le  scandale des irrégularités dans la fabrication d’équipements à l’usine de Framatome Creusot Forge.

Batiactu.com rappelle que :  “le président de l’ASN, Bernard Doroszczuk a également indiqué que 5 réacteurs du parc français étaient concernés par les anomalies de certains composants dont EDF a fait mention le 9 septembre dernier”. Au total, selon l’ASN : “Une vingtaine de générateurs de vapeur sont potentiellement concernés, cela veut dire une petite partie du parc nucléaire français”.

Prélude à une restructuration

C’est dans ce contexte que s’inscrirait le projet de réorganisation d’EDF, resassé depuis plusieurs décennies, autour d’un EDF bleu (nucléaire, hydraulique) maintenu dans le giron public du fait des hauts niveaux d’investissement nécessaires et d’un EDF vert (énergies renouvelables, réseau de distribution, activités commerciales), ouvert au marché.

Pas gagné d’avance au regard de l’hostilité des organisations syndicales qui y sont fortement opposées. Une nouvelle gestion de crise pour EDF ?